dimanche 5 février 2017

L'AUTEUR INSATISFAIT






LE BOUT DE LA LIGNE 7
OU
LA METAMORPHOSE D’UN DOUX RÊVEUR



L’auteur insatisfait.

On a tous des manuscrits inachevés au fond de nos tiroirs. Maintenant, ils sont plus au fond de la mémoire de nos ordinateurs mais ils sont là, présents comme un caillou dans la chaussure qui nous pique le pied régulièrement. Ce roman je le traîne dans ma tête depuis tant d’années. J’ai commencé à écrire «  Le bout de la ligne ou la métamorphose d’un doux rêveur » en 2009 et j’ai mis 5 ans à en finir l’histoire. Une fois terminé, le manuscrit comportait 260 pages de format A4. Je le fis lire à mes béta lecteurs qui certes apprécièrent l’histoire mais à demi-mot me firent comprendre qu’ils n’étaient pas entièrement convaincus par le roman qui se veut être, je le précise, un thriller. Cependant, il fut, tel quel, accepté par deux maisons d’édition. À la demande de l’une d’elles, je l’ai remanié entièrement et raccourci d’une bonne centaine de pages  enlevant ainsi tout ce qui ne paraissait pas essentiel dans le déroulement de l’histoire, changeant des paragraphes de place, enfin toute une revisite bien nécessaire. Mais Léo, puisque ce doux rêveur s’appelle Léo, me trottait toujours dans la tête. J’ai donc pris la décision de ne pas donner suite aux contrats proposés par les deux ME. (maisons d’édition). Et me voilà donc avec mon Léo sur les bras et cette question, qu’est-ce qui cloche dans cette histoire ?

Il y a quelques mois, je l’ai envoyé à ma correctrice, bien décidée cette fois à  le faire éditer. Une fois le manuscrit corrigé, je me suis de nouveau posée des questions au regard de ses remarques, me faisant penser que le travail n’était pas terminé, que le roman manquait de consistance et que les personnages n’étaient pas assez étoffés. Je me suis souvenue de remarques telles que : «  travail trop intellectuel » envoyée par un éditeur potentiel mais aussi et surtout d’une remarque fort judicieuse d’un de mes bêta-lecteurs (JLM) me demandant s’il s’agissait de l’histoire de Léo ou de celle d’Eva. (Eva étant la compagne de ce dernier) S’il s’était posé la question, c’était que mon intention n’était pas si clairement définie.


Malgré le fait que depuis j’ai écrit quatre autres romans, celui-ci reste en suspend dans un coin de mon esprit et revient parfois comme un fantôme me rappeler que je n’ai pas fini. Ce fut le cas cette nuit. Depuis quelques temps je pense que je vais réécrire entièrement l’histoire et cette nuit cette idée à pris toute sa force. Entre Léo et Eva, le choix s'impose!  

jeudi 2 février 2017

EDGAR ALLAN POE


Que sommes nous pauvres auteurs qui tentons de faire lire nos écrits? Ne sommes-nous pas bien trop raisonnables? Ne sommes-nous pas trop rangés, au regard de la vie de ces artistes maudits qui ont mangé le trottoir à maintes reprises, fréquenté la misère plus qu'on ne pourrait le supporter? Tels de nombreux peintres inconnus, morts dans la misère, la littérature charie son lot d'auteurs disparus dans le plus grand anonymat et pourtant si talentueux. 

Folie, fièvre de l'écriture? Nous sommes habités par le besoin de transcrire sur la papier ce qui trotte dans nos cerveaux. Edgar Poe ne fut reconnu comme bien d'autres qu'après sa mort. Alors n'est-ce que dans le trépas que nos écrits prendront leur envol? 
Pour y réfléchir, Je vous propose cette courte biographie de cet auteur si talentueux, extraite d'Histoires Extraordinaires. 




EDGAR ALLAN POE



Son arrière grand père avait été amiral, son grand père général. Son père était un acteur ivrogne et sans talent. Edgar Poe, dès sa naissance, le 19 janvier 1809, à Boston, est marqué par la déchéance. Il a deux ans lorsque sa mère (son père a disparu un an auparavant) meut de phtisie. Recueilli par les Allan, des commerçants aisés de Richmond en Virginie, Edgar connaît l’enfance et l’adolescence d’un fils de famille. Son beau-père, avec lequel il s’entend mal, l’envoie, en 1826, à l’université  apprendre le droit.
Mais livré à lui-même, Edgar Poe découvre l’alcool. Il joue aux cartes, et fait des dettes que son beau-père refuse de payer. Rompant avec ce dernier, il s’engage dans l’armée, et publie-sans aucun succès- ses premiers poèmes. Il parvient en 1830, à entrer à l’académie militaire de West-Point pour s’en faire exclure un an plus tard pour ivrognerie.
Il se réfugie à Baltimore chez Maria Clemm, sa tante, qui a déjà recueilli Henry, son frère ainé de deux ans. Lequel, poitrinaire et alcoolique lui aussi, agonise. Edgar Poe publie dans la presse des contes. Tombé amoureux de Virginia, la fille de Maria, il l’épouse en 1836 (elle n’a que 14 ans) puis s’installe à Richmond où il a obtenu un emploi de rédacteur dans le journal local.
Il y devient le défenseur de la littérature du vieux Sud. Mais s’estimant trop mal payé, il part à New-York, puis à Philadelphie, fuyant de mansardes en taudis, escorté de Virginia et de Maria, les créanciers. Les nouvelles qu’il publie ont moins de succès que ses articles.
En  1840, il obtient toutefois un début de consécration : Double assassinat rue Morgue, où il invente le roman policier fait quadrupler les ventes du journal. Mais sa situation reste précaire. Son alcoolisme le rend instable. Virginia souffre de tuberculose, lorsqu’elle meurt  en 1847, Poe est  un poète reconnu mais toujours misérable, affaibli par l’alcool et l’opium. Même Maria Clemm qui monnaye ses poèmes pour sa subsistance doute de sa raison. En 1848, il tente de se suicider. Son état empire. Atteint du délire de persécution, il s’enfuit, dort dans les bois, voire en prison, tout en réussissant parfois à donner des conférences.
Il est retrouvé inanimé le 3 octobre 1849 dans une rue de Baltimore, les vêtements en lambeaux. Transporté à l’hôpital, le plus grand poète américain, meurt le 7 octobre dans l’indifférence. Sept ans plus tard, un autre maudit Charles Baudelaire, traduira une partie de son œuvre (et si brillamment que souvent la traduction est mieux écrite que l’original), et la fera découvrir dans le monde entier.

Extrait de : Histoires Extraordinaires d’Edgar Poe éditions Classiques Eternels 1992.