jeudi 2 février 2017

EDGAR ALLAN POE


Que sommes nous pauvres auteurs qui tentons de faire lire nos écrits? Ne sommes-nous pas bien trop raisonnables? Ne sommes-nous pas trop rangés, au regard de la vie de ces artistes maudits qui ont mangé le trottoir à maintes reprises, fréquenté la misère plus qu'on ne pourrait le supporter? Tels de nombreux peintres inconnus, morts dans la misère, la littérature charie son lot d'auteurs disparus dans le plus grand anonymat et pourtant si talentueux. 

Folie, fièvre de l'écriture? Nous sommes habités par le besoin de transcrire sur la papier ce qui trotte dans nos cerveaux. Edgar Poe ne fut reconnu comme bien d'autres qu'après sa mort. Alors n'est-ce que dans le trépas que nos écrits prendront leur envol? 
Pour y réfléchir, Je vous propose cette courte biographie de cet auteur si talentueux, extraite d'Histoires Extraordinaires. 




EDGAR ALLAN POE



Son arrière grand père avait été amiral, son grand père général. Son père était un acteur ivrogne et sans talent. Edgar Poe, dès sa naissance, le 19 janvier 1809, à Boston, est marqué par la déchéance. Il a deux ans lorsque sa mère (son père a disparu un an auparavant) meut de phtisie. Recueilli par les Allan, des commerçants aisés de Richmond en Virginie, Edgar connaît l’enfance et l’adolescence d’un fils de famille. Son beau-père, avec lequel il s’entend mal, l’envoie, en 1826, à l’université  apprendre le droit.
Mais livré à lui-même, Edgar Poe découvre l’alcool. Il joue aux cartes, et fait des dettes que son beau-père refuse de payer. Rompant avec ce dernier, il s’engage dans l’armée, et publie-sans aucun succès- ses premiers poèmes. Il parvient en 1830, à entrer à l’académie militaire de West-Point pour s’en faire exclure un an plus tard pour ivrognerie.
Il se réfugie à Baltimore chez Maria Clemm, sa tante, qui a déjà recueilli Henry, son frère ainé de deux ans. Lequel, poitrinaire et alcoolique lui aussi, agonise. Edgar Poe publie dans la presse des contes. Tombé amoureux de Virginia, la fille de Maria, il l’épouse en 1836 (elle n’a que 14 ans) puis s’installe à Richmond où il a obtenu un emploi de rédacteur dans le journal local.
Il y devient le défenseur de la littérature du vieux Sud. Mais s’estimant trop mal payé, il part à New-York, puis à Philadelphie, fuyant de mansardes en taudis, escorté de Virginia et de Maria, les créanciers. Les nouvelles qu’il publie ont moins de succès que ses articles.
En  1840, il obtient toutefois un début de consécration : Double assassinat rue Morgue, où il invente le roman policier fait quadrupler les ventes du journal. Mais sa situation reste précaire. Son alcoolisme le rend instable. Virginia souffre de tuberculose, lorsqu’elle meurt  en 1847, Poe est  un poète reconnu mais toujours misérable, affaibli par l’alcool et l’opium. Même Maria Clemm qui monnaye ses poèmes pour sa subsistance doute de sa raison. En 1848, il tente de se suicider. Son état empire. Atteint du délire de persécution, il s’enfuit, dort dans les bois, voire en prison, tout en réussissant parfois à donner des conférences.
Il est retrouvé inanimé le 3 octobre 1849 dans une rue de Baltimore, les vêtements en lambeaux. Transporté à l’hôpital, le plus grand poète américain, meurt le 7 octobre dans l’indifférence. Sept ans plus tard, un autre maudit Charles Baudelaire, traduira une partie de son œuvre (et si brillamment que souvent la traduction est mieux écrite que l’original), et la fera découvrir dans le monde entier.

Extrait de : Histoires Extraordinaires d’Edgar Poe éditions Classiques Eternels 1992. 

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